Les inégalités ont de beaux jours devant elles

On n’en parlait jamais, on ne parle plus que de cela ! Thomas Piketty a ouvert le ban avec son ouvrage best-seller, et depuis le sujet des inégalités a trouvé sa place dans les débats pour ne plus la quitter. À quoi doit-on attribuer cette soudaineté ? À la concomitance de la venue au pouvoir de Donald Trump, de la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne et de la déstabilisation généralisée des partis de gouvernement européens ? Devenue globale après avoir atteint sa dimension politique, la crise ne se laisse toujours pas ignorer.

8.400 milliards de dollars de titres de la dette publique à 0%

Les investisseurs ne sont pas trop rassurés à l’entrée dans cette nouvelle année. Selon un usage bien établi, ils le manifestent en optant pour des valeurs refuges. Et, tout bien pesé, la dette publique est le meilleur qu’ils peuvent espérer trouver. Un paradoxe alors qu’elle est décrétée en Europe l’ennemi numéro 1 et que les interrogations grandissent à son sujet aux États-Unis et en Chine. Dans ces deux pays, va-t-elle être à force longtemps extensible ?

Autopsie de Wall Street

La chute que connaît Wall Street n’est pas une simple correction. L’année boursière s’annonçait miraculeuse, mais elle va se terminer sur une baisse calamiteuse des grands indices. Avant de fermer pour cause de fête, le Dow Jones avait lundi en l’espace d’une matinée perdu 2,9% et le Nasdaq 5%. Et, pour prendre d’avantage de recul sur l’année entière, le S & P 500 qui avait démarré celle-ci avec un ratio de capitalisation des bénéfices (le PER) de 21,4 fois en était descendu le 21 décembre à 15,5 fois. Qui doit-on incriminer ?

La roue tourne mais elle grince

Pour les financiers, l’avenir s’annonce sombre sans savoir trop pourquoi. Les raisons sont loin de manquer et c’est précisément là le problème. Alors allez savoir, dans de telles conditions, lesquelles surviendront ! On cherche un dysfonctionnement façon subprime dans les arcanes ténébreuses d’un système financier qui s’est encore complexifié, et dont l’équilibre précaire peut être vite menacé, mais la répétition d’un schéma à l’identique est-elle la plus probable ?

La Fed sous le poids des marchés

Rien ne va plus ! La hiérarchie militaire américaine n’est pas d’accord avec le retrait des troupes de Syrie annoncé par Donald Trump, et Jerome Powell, le président de la Fed, a fait adopter à l’unanimité des membres du Comité de politique monétaire, drapés dans leur indépendance, une nouvelle augmentation du taux de la banque centrale, en dépit de l’injonction du président américain de ne pas commettre « une nouvelle erreur ». Ce n’est pas seulement à la Maison Blanche mais dans toute la haute administration que règne un grand malaise.

Au Royaume des aveugles

Les taux d’intérêt de la BCE sont au plus bas et ils le resteront « au moins jusqu’à l’été 2019 », a déclaré vendredi dernier Mario Draghi. Mais si les conditions financières ou de liquidité le nécessitent, ou si les perspectives d’inflation se détérioraient en zone euro, «  cela devrait à son tour se traduire par un ajustement de la trajectoire prévue des futurs taux d’intérêt », en d’autres termes un report de leur hausse serait possible.

« Il n’y a certainement aucune raison pour que l’expansion de la zone euro cesse brusquement », a-t-il ajouté, personne n’ayant malheureusement eu … Lire la suite